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samedi 5 février 2011

Tapas du Pacifique


LES TAPAS DE NOUVELLE ZELANDE ET D'AUTRALIE

Le Tapa est un tissu d’écorce végétale très répandu dans toutes les îles du Pacifique.
On dépouille d’abord un jeune arbre de toute son écorce laquelle est trempée dans de l’eau de mer pendant 2 à 3 semaines. Après quoi, on ôte l’aubier, c'est-à-dire toute la partie ligneuse, tendre et blanchâtre qui se trouve entre le cœur du tronc et l’écorce. L’aubier est ensuite étendu sur le sol bien horizontal, découpé en minces bandes et martelé au moyen d’un maillet en bois dur. On obtient alors un feutre végétal, solide et souple d’une surface double par rapport à celle de l’aubier initial. Les bandes sont ensuite collées ensemble pour en faire un tissu large et résistant. Les principales espèces d’arbres utilisées sont les ficus, l’arbre à pain, le mûrier, le banian.
Les motifs sont peints à la main, au moyen d’un pinceau confectionné avec la queue séchée du fruit le pandanus (arbre dont les feuilles sont également utilisées comme fibres textiles) ou bien à l’aide d’un pochoir. Les colorants sont naturels. Les couleurs végétales sont fabriquées au moyen de la sève de certains arbres pour donner une couleur foncée, brune et noire ou encore de l’écorce de l’arbre à koka donnant une coloration marron. La couleur rouge est obtenue à partir de  la calcination à l’air libre des ocres On peut aussi utiliser directement l’écorce du banian qui donne naturellement une étoffe de couleur brun-rouge.
Loin de constituer un simple vêtement, le tapa marque le rang social et la richesse de la personne. Il peut aussi être l’expression d’un rituel sacré en enveloppant les sculptures représentant des divinités ou encore comme linceul lors des cérémonies funéraires. Marqueur d’identité sociale le tapa est aussi un marqueur culturel, véhiculant les répertoires décoratifs propre à chaque région et à chaque tribu. A cet effet, le tapa joue aussi un rôle mnémotechnique comme une ébauche d’écriture relatant un fait historique.
Ainsi la technique comme les motifs des tapas sont profondément ancrés dans la culture des peuples maori de Nouvelle-Zélande et des Aborigènes d'Australie. Mais leur qualité esthétique a largement séduit les collectionneurs européens pour un usage  décoratif et de nombreux musés en ont fait l’acquisition  en vue de les présenter au grand public.
La technique du tissu d’écorce est largement répandue dans le monde, notamment chez les indiens d’Amérique du Nord, chez les Aïnous de l’Hokkaïdo et en Afrique Centrale.



Maori Nouvelle Zélande



 Aborigène d'Australie

(pièces sélectionnées par Frédéric Azuelos lors de son voyage dans la région)

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