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lundi 31 janvier 2011

tissages mauritaniens

                           
  Les Melhfas de Mauritanie





En Mauritanie, les hommes et les femmes portent des vêtements 
caractérisés par leur simplicité et leur élégance. Les hommes portent 
la derâa et la femme la melhfa. 
Les melhfas représentent un travail de teinture sur de fins tissus   
transparents de 4 à  5m de longueur et de 1,5m de large que les
femmes entourent autour du corps. 
La melhfa doit couvrir tout le corps de la tête aux pieds, sans même
laisser apparaître les cheveux. 
Cet habit féminin qui protège à la fois du froid, du sable et du soleil
se porte toute l’année.
Toutes les melhfas ne sont pas  identiques. Il y a  celles qui se portent
pour les grandes occasions familiales et religieuses, celles que les
femmes sahraouies mettent chez elle, celles portées par les jeunes filles 
et celles portées par les femmes mariées.
Ces vêtements traditionnels peuvent prendre plusieurs couleurs unies 
ou imprimés illustrés de nombreux  
motifs. Ils sont portés sur des robes.
Selon l'âge, la condition sociale, le lieu et le moment,  les femmes ne 
portent pas la même melhfa et en jouent beaucoup avec en faisant
preuve de grande coquetterie. Le rose est souvent la première
melhfa  des jeunes filles. Les femmes riches portent surtout de la soie,
les autres  de condition modeste utilisent le voile en nylon.
En brousse les femmes utilisent surtout du voile teinté "nyla" c'est-à-dire
en bleu indigo.
Aux pieds, la femme met des babouches ou nâayel  et pour les cérémonies
familiales et les fêtes des bijoux en argent.
L’engouement  des mauritaniennes pour cet habit traditionnel 
favorise le développement de la fabrication locale  réputée pour 
sa qualité jusqu’au Maroc et en Algérie.
 
(pièces et photos de Sylvie Julliard) 
 
 

tissus n'dop du Cameroun

Les textiles n’dop du Cameroun

Dans les riches provinces de l’ouest du Cameroun voisinent diverses communautés proches dans la pratique de certaines techniques traditionnelles notamment dans celles relevant du tissage et des teintures naturelles. Les Bamiléké et les Bamoun constituent les groupes culturels les plus importants dans cette région fertile dénommée Grassland. Ces populations partagent notamment une tradition textile, le N’dop terme générique qui inclut le coton mais aussi des fibres plus anciennement utilisées telles que le raphia ou l’écorce battue.

La fabrication des n’dop suit un itinéraire étonnant :  
- le coton,  est récolté au nord dans la région de Garoua où son filage se fait manuellement. Puis le tissage s’effectue sur des petits métiers horizontaux par des tisserands Fulbé ; Ces derniers tissent un mince ruban de coton écru large de 5 cm, appelé « gabaga ».
- les artisans Bamoun et Bamiléké, lors d’un premier voyage aller-retour à Garoua vont acheter les rouleaux tissés par les Fulbés.
- revenus au Grassland, ces rubans sont  cousus bord à bord pour réaliser des pièces de tissus de larges dimensions.
- sur chaque pièce écrue, un maître-artisan trace à l’aide d’une fourche de bambou taillé et trempé dans une encre végétale brune les grandes lignes d’une composition générale et les différents motifs.
- puis les pièces sont brodées au moyen de fils en raphia pour procéder aux réserves nécessaires avant la mise en teinture.
- Les pièces ainsi brodées sont réunies en ballots et effectuent un second voyage à Garoua pour être teintes par les artisans Fulbe, puis ces étoffes reprennent une dernière fois la route de l’Ouest.
- de retour chez l’artisan du n’dop, chaque pièce verra ses fils de raphia soigneusement coupés en enlevés. Les réserves blanches masquées par la broderie végétale apparaîtra pour révéler le motif final.

Le vocabulaire graphique donne toujours lieu à une interprétation. Symbolique abstraite  des peaux de léopard, de reptiles, d’animaux vénéneux chez les Bamoun et les Bamiléké, motifs plus réalistes chez les Wukari. Egalement des motifs géométriques pouvant se rapporter à des scarifications, des ornements d’architecture et de mobiliers.( cercles, croix, carrés, triangles, losanges). La croix est une représentation fondamentale : croisement des routes, division de l’espace, expression du « centre du monde » et de la protection qu’il requiert.









Etoles d'Ethiopie

Le symbolisme vestimentaire en Éthiopie : le port de la chamma


L'Éthiopie, se situe géographiquement au carrefour des grandes civilisations d'Afrique, d'Asie et d'Europe.  Il fut un temps ‑ l'époque axoumite ‑ où les monuments portaient des inscriptions grecques à côté de celles écrites en amharique.
Encore aujourd’hui, les Éthiopiens trouvent leur inspiration dans les usages vestimentaires grecs antiques. : la chlamyde grec (draperie portée exclusivement par les hommes et originaire de la Grèce Antique et plus précisément de Thessalie) dénommé chamma en amharique dont les principales caractéristiques sont les couleurs (blanc, jaune, noir), la frange, la dimension, la qualité du tissage.
on apprécie la chamma non seulement au regard de sa qualité mais aussi à la façon dont elle est portée. (ni pendante, ni contraignante).
Hors de la maison les normes vestimentaires sont strictes : La chamma est portée sur l’épaule droite pour les hommes et sur l’épaule gauche pour les femmes. Les deux pans sont repliés de façon à ce que la double ligne de frange soit bien visibles devant.
Dans la langue amharique toutes ces variantes portent des dénominations spécifiques.
Outre la chamma commune aux deux sexes, l’homme porte une chemise fendue de chaque côté et un pantalon  ( sourri) retenu à l’aide d’une ceinture (titbab).
La femme porte une robe longue (qamis) sur un collant brodé  aux extrémités (lebbalba) dont la fonction est de garantir sa pudeur.


dimanche 30 janvier 2011

Appliqués du Bénin

Les appliqués sur tissus du Bénin 


Selon la légende, les dynasties des royaumes du sud du Bénin sont originaires de Tado, ville de l'actuel Togo et sont nées d'un couple mythique : la princesse Aligbonon  et une panthère.

Au XVIIe siècle, deux de leurs descendants jetèrent les bases d'un nouveau royaume : le Danhomè.  A cette époque, le royaume se limitait au plateau d'Abomey. Le royaume atteint son apogée au XIXe siècle sous le roi Guézo (1818-1858). A la fin du XIXe siècle, malgré la farouche résistance du roi Gbéhanzin (1889-1894) à la pénétration européenne, le royaume perdit  son indépendance et devint la colonie française du Dahomey. 
Souverains guerriers, les rois d'Abomey choisirent de consigner leurs hauts faits sur des tentures servant à décorer le palais royal. La technique était celle de motifs découpés sur tissus et cousus sur un fonds uni.
Spécialités d'Abomey, les appliqués sur tissus sont le résultat de l'activité de plusieurs catégories d'artisans: les fileuses, les tisserands, les tailleurs et brodeurs, également les forgerons qui fabriquent les ciseaux, les aiguilles et les dés.
Tout d'abord en raphia, les étoffes en coton se sont généralisées à la fin du XVIII° siècle. Le fil ou l'étoffe sont teints au moyen de pigments naturels: sorgho pilé (violet), feuilles d'indigo (bleu), gingembre sauvage (jaune), tronc du sorbier (rouge). Le mordant est constitué d'alun et de potasse.
Autrefois les confréries d'artisans vivaient dans des quartiers séparés. Ils sont aujourd'hui regroupés dans une grande cour de l'enceinte royale.
Chaque souverain choisissait des motifs allégoriques destinés à les identifier. Ainsi est-il possible de reconnaître le règne d'un roi au moyen des appliqués qui ont été conservés.
Au fil des règnes ton trouve des motifs allégoriques variés: un bateau avec l'arrivée des Blancs, un buffle, symbole de la résistance, un oiseau pour planer au-dessus des hommes etc....
A travers les allégories qu'ils rapportent, les appliqués constituent à leur manière un véritable livre d'histoire et relatent les hauts faits de guerre, de chasse, de cérémonies d'intronisation royale , de rites funéraires pour louer les qualités de vie du disparu, déplorer son absence et conjurer la mort.
De nos jours les artisans installés dans la cour du palais royal d'Abomey perpétuent le savoir-faire hérité de l'apogée de la royauté et reproduisent les anciens symboles royaux. Mais ils réalisent également des motifs modernes pour répondre aux demandes des étrangers de passage.

batiks du Zimbabwe


Les batiks d’Henry MURIYA


Les artistes qui conçoivent et réalisent ces compositions originales sont issus d’un mouvement artistique créé par Henry MURIYA à Harare (Zimbabwe).
Ces œuvres associent une technique de peinture sur tissu à base de pigments naturels à celle traditionnelle du batik.
Ces compositions, toutes uniques, sont, à la fois très graphiques, très colorées et parfaitement construites. Les harmonies de couleurs sont subtiles et chaudes.
Les thèmes sont chargés de symbolismes et de références à la culture shona du Zimbabwe, avec un mélange de représentations d’animaux stylisés traditionnels et de motifs géométriques variés de facture très moderne.
Les couleurs sont fixées au four à haute température aussi les batiks supportent d'être nettoyés à l’eau et savon et peuvent être repassés.
Toutes ces compositions sont réalisées sur des panneaux de coton tissés au moyen de métiers manuels. Leur qualité suscite un intérêt grandissant.

Les travaux de l’Ecole d’Henry Muriya font l’objet de nombreuses expositions en Afrique du Sud, aux Etats-Unis, en Grande Bretagne, au Japon.


samedi 29 janvier 2011

Les peintures sur toile du village de Fakaha (Korogho, Côte d’Ivoire)





Merveilleuses tapisseries constituées de bandelettes tissées manuellement et cousues. Les femmes tissent le coton écru, les hommes décorent la toile à l'aide de spatules de bois et de peintures naturelles à base de noix de kola.. 


Il s'agit d' une spécialité très ancienne du village Senoufo de Fakaha, situé au nord de la Côte d'Ivoire, non loin de la ville de Korogho.



Korhogo se situe dans une zone de savane sèche. Les Sénoufos sont majoritairement paysans. Ils cultivent le riz, le mil, le maïs, les ignames, les arachides et depuis plusieurs années le coton qui a supplanté nombre de cultures vivrières.
L’aire culturelle Sénoufo s’étend sur le nord de la côte d’Ivoire, les frontières du Mali et du Burkina Faso.

Ce peuple compte plus d’un million de personnes.

Les motifs, inspirés des rituels et des cérémonies religieuses, représentent des éléments de la cosmologie Senoufo et des animaux symboliques. notamment animaliers et leur style très élancé son caractéristiques de l'ethnie Senoufo. 

Ces motifs ont fortement inspiré Picasso lors de son voyage dans la région dans les années 1930.

 


 

 

vendredi 28 janvier 2011

Les bogolans du Mali



Le bogolan « tissu-terre ». en bambara est une technique de teinture , consistant à créer sur le tissu en coton, préalablement tissé en bandes étroites puis cousues, des motifs en utilisant une boue spéciale.
La première étape consiste à faire tremper les pièces de tissus dans une préparation à base de feuilles et d’écorces, celle-ci communique au textile une première coloration d’un jaune orangé fixée grâce à l’acidité de la préparation. Les pièces une fois séchées, sont prêtes à recevoir la teinture à la boue. La boue utilisée est ramassée dans des marécages. On la fait fermenter dans des pots jusqu’à qu’elle devienne une pâte noire.
De petits bâtons de bambou sont utilisés pour dessiner avec cette pâte, à main levée, le tracé général du décor. Ce travail minutieux peut prendre plusieurs semaines. Puis, le tissu est mis à sécher au soleil jusqu’à ce que la pâte craquelle. Il est alors lavé dans une solution de potasse faite avec la cendre du bois de baobab et révèle une variété de tons noirs et jaune orangés.
Le Bogolan présenté ci-dessus est l'oeuvre de Boubacar DOUMBIA, artiste vivant à Ségou, au Mali, où il a créé une école d’art. Les motifs présentés relèvent de l’écriture allégorique traditionnelle bambara.
quelques symboles traditionnels